Des nouvelles de la Détente

Publié le par Babou

Mercredi  2 novembre

 

Il est dit qu’au Congo , van Gogh n’est jamais passé pour peindre le ciel en bleu

 

Il fait gris tristounet , mais toujours une température agréable.

 

Nicole  trépigne car entre  la météo pluvieuse, et nos multiples sorties pour tout voir et tout « retenir » , elle n’a plus de temps à consacrer aux sports qu’elle pratique.

Non je ne vous l’ ai pas dit , mais Nicole est la Laure Manaudou de la concession – elle nage quotidiennement , compte consciencieusement le nombre de longueurs pour  faire  ses 500 m, et cela à l’ouverture de la piscine pour que la piscine lui appartienne et  surtout ne  pas être distraite .

Je crois qu’elle sera prête pour les prochains JO.

 

Je fais mes longueurs ( bien moins qu’elle) et vais l’attendre sur une chaise longue, pour finir le livre que j’ai commencé dans l’avion et que je n’arrive pas à poursuivre vu mes horaires  ultra chargés

.

On part attendre Thérèse au bureau de Brussels Airlines, car elle à la gentillesse de nous inviter à déjeuner  à la maison de France.

Endroit toujours bien agréable.

Buffet, sympa, Primus bien fraîche , et elle nous parle de ses projets qui sont multiples et qu’elle mènera certainement à bien car « elle en veut » notre Thérèse.

 

On file vers la place commerciale de Limete car on a RV avec le premier vendeur de la Détente, Nicolas

 

Je pense aux couscous … Amériguo en  regardant l’ex hôtel  qui était ton « paddock » de l’époque.

 

Il y a un bruit épouvantable car « airtel » (orange de l’endroit ), a lancé une tombola et c’est la remise des prix. Au plus cela  hurle  au mieux c’est ! Nos tympans sont ils différents ?

 

Il y a un monde fou, le milieu de la place est envahie, les terrasses sont bondées  Comment retrouver Nicolas , après 20 ans dans cette foule.

Il n’entend pas la sonnerie de son téléphone , évident !

 

Et puis tout a coup , le voila devant la vitre de la voiture. Lui nous a repérées ! les deux seules mundele  en voiture dans  cette cohue !

 

Car c’est une de mes constatations ! on ne croise que peu  d’européennes , ni en voiture et encore moins à pied , pas même dans les magasins .

 

On  trouve 3 chaises sur une terrasse , meublée de  plastique bleu criard –pub Primus- et on retrouve notre Nicolas qui s’est endimanché .

 

Il est sans travail, a travaillé un peu avec Mme Michaux, notre concurrente , après mon départ mais

fort peu de temps .

 

On ne retrouve pas Passy qui fait partie d’une secte, Louis un vendeur mais qui avait été le chauffeur du bateau à Maluku, a tenté de passer à Brazza sur une pirogue, a été flingué . Ma secrétaire Mado  est décédée. Juliette notre « informaticienne » serait elle aussi mariée sur  ordre d’un gourou au Bas Congo

 

Il se débrouille comme il peut, m’apprend qu’il joue au PMU français et qu’il étudie les bonnes combinaisons.

Jamais imaginé qu’on misait sur des chevaux à 6000 kms  de distance .
Il a déjà gagné et en est fier . Il a misé 600 F congolais et en a  gagné 50.000 !

 

Pour nous donner un numéro de téléphone, il chausse ses lunettes de pépé , et je remarque que l’étiquette des « dioptries » est toujours sur le verre.

J’éclate de rire, car il ne veut pas l’ôter. Cela n’a pas l’air de le gêner !

 

Il nous raconte sa vie, 7 enfants à nourrir, des études à payer . Le quotidien de la majorité des congolais : la débrouille au jour le jour.

 

On doit reprendre Patrice ce soir au bureau  et on veut aider Nicolas en le rapprochant  d’un arrêt de bus moins encombré que celui de cette place trop animée.

 

Notre pauvre Nicolas n’est plus monté dans une voiture moderne depuis  des dizaines d’années.

L’électronique de l’auto, bipe un max car il n’a pas sa ceinture attachée et quand on le lui fait remarquer il se l’attache autour du cou .

Je ris aux éclats car Menga , qui conduit  enquille la ceinture mais ne remarque pas que Nicolas risque d’être décapité au moindre freinage !

 

On se quitte, mais il avait cru en apprenant mon arrivée que je resterais « pour de bon » et que nous lui apportions la « bonne nouvelle » , celle d’un job pour le futur

Je vois son regard qui perd de son éclat …. Un peu de tristesse au fond des yeux …

Au revoir Nicolas !

Trop d’émotion, le soir  , je m’endors comme une masse

 

Je vous embrasse.

 

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L
<br /> J'espère que ces 2 semaines et toutes ces retrouvailles t'ont fait du bien et que tu ramènes pleins d'images. Je suis fier que tu es pu faire ce voyage.<br /> Je t'embrasse, bon vol et à demain... sous la pluie :-(.<br /> Bisous<br /> <br /> <br />
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