Dans 36 heures ....
Mercredi soir, 19 octobre
J’ai comme des acouphènes dans les oreilles, j’ai l’impression que l’on parle de moi dans les chaumières.
C’est certain ! Vous pensez à moi , que ce soit en France , en Belgique, en Europe et aussi en RDC , ou bien loin aux USA et même au Mexique je crois !
Drôle d’idée que de repartir vers cette terre , où j’ai passé 25 ans de ma vie , et pas mal d’années avec certains d’entre vous .
Je t’avais promis de répondre à ton invitation Nicole … celle que tu m’as faite dès le début de ta
réinstallation là bas.
J’ai mis du temps , je le reconnais à fixer la date de cette aventure, mon emploi du temps de Première Dame de la Venturonne , étant tellement chargé.
L’échéance est maintenant à une enjambée d’heures ….
Je quitte la France vendredi matin aux aurores, escale dans mon pays natal , juste pour respirer , l’air de Zaventhem et enchaînement vers Kinshasa où j’arriverai en début de soirée.
Sentiments étranges, car depuis quelques jours ce retour vers le passé provoque en moi des flash back qui furent très heureux et parfois hélas douloureux.
Des tas de gens font des apparitions dans ce film de ma vie qui passe , des interrogations , des étonnements de voir cela autrement , avec la sagesse de mon grand âge !!!
Comme beaucoup j’ai très vite été contaminée par le virus …. Africain … celui qui fait aimer ce pays,
Petite c’était à Luluabourg, ce grand jardin, la petite maison rien qu’à moi tout au fond , la vie en maillot , la chaleur… Cela me changeait de ces manteaux de draps lourds qu’on me mettait l’hiver dans les années 50 et qui m’empêchaient d’être libre de mes mouvements .
Les évènements de19 60, un papa qui perd son usine, un retour vers la Belgique pluvieuse froide que je n’aime plus beaucoup.
1971, avec je ne sais quelle puissance en moi , je convainc un garçon , que la vie est mieux là bas .
Un papa qui m’écoute, et nous aide a réaliser ce rêve que j’ai au fond de moi et qui entraîne mon mari vers une terre dont seuls les cours de géo lui ont donné une vague idée.
Une vie agréable, une enfance heureuse pour nos gamins….qui vivent dans une sphère c’est vrai déconnectée du reste du monde.
Septembre 1991, ces journées terribles avec vous mes enfants, où nous nous suivions, de pièces en pièces, dans la maison .Et ce départ, difficile.
Un retour inattendu vers la France , après une longue escale à Bruxelles pour mettre en place notre vie dans la maison des vacances ….. qui a immédiatement perdu ce titre faisant rêver tout le monde pour devenir « la maison « où l’on ne vit hélas pas en vacances toute l’année !!!
En toile de fond, la Détente, qui n’a pas résisté à la fureur des gens en colère. Des murs verticaux,
des décombres envahissant toute la surface du magasin.
Cela a certainement laissé en moi des « bobos « que j’ai pu cicatriser sans trop de difficultés apparentes et j’en ai très peu parlé, prise par la vie , les objectifs à atteindre , le moral a tenir pour vivre la vie « traditionnelle » de la femme qui travaille, et des enfants a guider et cela sans beaucoup d’aide .
Je sais que je ne suis pas de granit et que les émotions , risquent de surgir en découvrant 20 ans après cette ville où j’ai vécu tant de choses .
Mais je les laisserai m’envahir , et j’espère qu’elles guideront mes doigts sur le clavier de mon ordinateur pour vous faire partager mes découvertes, mes rencontres, mes retrouvailles, les senteurs, les couleurs, la chaleur, les orages.
Je sais que vous vous posez de multiples questions sur ce retour
Qui ? quoi ? comment ?
Je me sens une âme de reporter ….. Je vous embarque pour ce voyage , avec plaisir, avec joie ….. pour vous faire partager cette aventure .
Comment ne pas penser à vous dans les endroits où nous avons passé ensemble de bons moments , fait la fête, éclaté de rire, parfois pleuré.
Si vous avez des questions, si vous souhaitez retrouver des amis qui sont peut être encore en RDC restons en contact , et faites vos commentaires . Cela me ferait tellement plaisir.
Merci Nicole , merci Patrice de m’accueillir …. Cela donnera une suite à ma saga africaine où le mot FIN avait une forme inachevée
Je vous embrasse